Réflexions critiques sur la disparition de la mention musicologie en licence
Dans les
projets ministériels à propos des nomenclatures de licence (1er semestre 2103),
figurait la disparition de la musique et de la musicologie. Rattachée aux Arts
du spectacle, elle n'existait plus en tant que mention de licence et perdait
toute visibilité. Même si la musicologie a bien des liens avec les arts du
spectacle, le théâtre et la danse notamment (et mes recherches en témoignent),
un tel effacement était dommageable pour une discipline encore jeune et qui a
eu du mal à s'imposer dans l'université française : en quoi les études sur
l'analyse musicale, sur la musique instrumentale, sur la théorie, sur
l'esthétique pouvaient se rattacher aux arts du spectacle ? Fallait-il y
renoncer ou bien tordre les catégories artistiques au risque de perdre encore
plus les étudiants dans le maquis des mentions, des sigles et des acronymes…
Rattacher l'art de la fugue de Bach ou les quatuors de Beethoven aux arts du
spectacle auraient donné des tourments épistémologiques aux plus
audacieux.
Ce qui
m'amène à tenter une définition de la musicologie qui m'est personnelle
(donc contestable): elle serait l'étude érudite à partir d'un objet
musical, partition, transmission orale ou musique sur support, qui vise à
mettre en valeur son fonctionnement interne lié à un contexte donné. Il faut donc
pour s'y confronter, maîtriser la technique musicale en même temps que la
culture d'une société. Les arts du spectacle ne sont qu'une petite partie du
domaine.
Le projet
était d'autant plus incompréhensible, que la mention musicologie réapparaissait
en master, comme si elle n'était pas digne de figurer en licence ?
Je
remercie ici mes collègues, Luc-Charles Dominique et Frédéric Billiet qui ont
mené le juste combat et qui ont réussi à mobiliser une grande partie des
personnes qui s'intéressent aux études musicales à l'université.